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Chirurgie cardiaque : le parcours RAAC pour réduire les risques de complications

le 08/08/2022

En septembre 2022, l’Hôpital privé Clairval (Ramsay Santé), situé à Marseille (Bouches-du-Rhône), proposera une démarche de récupération améliorée après chirurgie (RAAC) au sein de son service de chirurgie cardiaque. Explications avec le Dr Kais Ben Hassen, anesthésiste-réanimateur en chirurgie cardiaque.

La récupération améliorée après chirurgie (RAAC) est une démarche multidisciplinaire regroupant différents professionnels de santé pour la période avant, pendant et après la chirurgie. À l’Hôpital privé Clairval, ce processus est mis en place depuis 2016 par les équipes de chirurgie orthopédique. Mais en septembre 2022, il sera étendu à un autre service : la chirurgie cardiaque.

« La chirurgie cardiaque est l’un des domaines d’expertise de l’Hôpital privé Clairval. Nous avons donc tenu à développer ce projet au sein de l’établissement. L’esprit de la RAAC est de concevoir un parcours patient balisé avec différentes étapes qui sont l’objet d’un protocole. Le patient participe activement à sa prise en charge. Il est au courant de chaque étape de son parcours et comprend l’intérêt de cette démarche », précise le Dr Kais Ben Hassen, anesthésiste-réanimateur.

Une prise en charge multidisciplinaire

Dans le cadre de la RAAC, le patient consulte, en amont, le chirurgien cardiaque qui lui remet différents documents pour le dépistage de la dénutrition et de l’anémie. Le diagnostic de ces deux pathologies est très important. La cause ? La dénutrition favorise les complications infectieuses postopératoires ainsi que la défaillance cardiaque, et l’anémie augmente les risques de transfusion sanguine. Lors de cette première consultation, le spécialiste adresse également au malade des prescriptions pour des séances de kinésithérapie respiratoire et, si besoin, des recommandations de consultations pour l’arrêt du tabac.

Dans un second temps, l’infirmière RAAC reçoit le patient afin de lui expliquer le déroulé de son parcours hospitalier. Elle lui remet un carnet de bord pour qu’il puisse suivre chaque étape de son hospitalisation. L’infirmière examine également les résultats des bilans demandés par le chirurgien. En cas de dénutrition sévère, elle peut, par exemple, orienter la personne vers une diététicienne afin de la corriger. Lors de la consultation avec l’anesthésiste, ce dernier établit le protocole d’analgésie avec le patient. « L’avantage de la RAAC est que nous prenons le temps de bien préparer le malade en préopératoire. Il a le temps d’effectuer la kinésithérapie respiratoire, d’arrêter de fumer ou de corriger une anémie ou une dénutrition », assure le Dr Kais Ben Hassen.

La démarche RAAC adaptée à la chirurgie cardiaque

Au cours d’une démarche RAAC, les prémédications sont évitées. « Les personnes ont l’impression de diminuer leurs angoisses avec des médicaments, mais en réalité, c’est l’effet inverse qui se produit. Dans notre démarche RAAC, nos équipes prennent largement le temps d’expliquer le parcours au patient. Cela réduit le stress et les angoisses », affirme l'anesthésiste.

En postopératoire, le patient est extubé le plus rapidement possible et il s'alimente normalement dès le lendemain de l’opération. La kinésithérapie démarre après l’extubation. « L’utilisation de la RAAC induit une diminution de la morbidité, des complications, des inconforts postopératoires. La durée d’hospitalisation est aussi plus courte. De plus, la satisfaction du patient augmente », souligne le Dr Kais Ben Hassen.

À son lancement en chirurgie cardiaque à l’Hôpital privé Clairval, le parcours RAAC ne sera pas proposé pour l’ensemble des interventions. « Il faut cibler une par une selon le type de chirurgie : on va commencer par les remplacements des valves aortiques, puis nous inclurons une seconde intervention, une troisième et ainsi de suite. L’important est d’y aller progressivement, car chaque chirurgie a ses spécificités », prévient le spécialiste.