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Journée Mondiale sans Tabac

le 30/05/2018

Le métier d’infirmier(ère) tabacologue est une spécialité validée par l’obtention d’un diplôme universitaire de tabacologie. Au cours de sa formation, l’infirmier(ère) apprend les mécanismes de la dépendance et les compétences nécessaires à la prise en charge des fumeurs.

Danielle Léon est infirmière tabacologue à l’hôpital privé Clairval. Dans cet établissement du groupe Ramsay Générale de Santé, elle accompagne les fumeurs dans leur sevrage, au travers de trois types de consultation, selon les besoins de chacun :

  • Une consultation de conseil minimal, destinée aux patients qui profitent de leur séjour à l’hôpital pour s’informer sur le sevrage tabagique, mais qui ne sollicitent pas d’aide.
  • Une consultation d’aide au sevrage tabagique, destinée aux patients hospitalisés pour une pathologie lourde (maladie cardiaque, cancer…) et pour laquelle l’arrêt du tabac est fortement conseillé. Cette consultation exige systématiquement un suivi pendant toute la durée du séjour du patient à l’hôpital.
  • Une consultation d’aide ponctuelle pour les patients fumeurs contraints d’arrêter de fumer le temps de leur hospitalisation mais qui ne souhaitent pas en finir définitivement avec le tabac.

Danielle Léon s’appuie sur les documents d’information de l’Inpes ainsi que sur un livret spécifique à l’hôpital privé Clairval, « davantage axé sur le sevrage pré- et post-opératoire ». Pour accompagner les patients dans leur sevrage, l’infirmier(ère) tabacologue (IDET) peut prescrire, depuis janvier 2016, des substituts nicotiniques, mais pas les médicaments tels que le Zyban® ou le Champix®, qui sont du ressort du médecin à cause d'effets secondaires non négligeables.

Le rôle de l'IDET ne s’arrête pas à l’action directe et à la prévention, puisqu’elle participe également à la sensibilisation des professionnels de santé. Elle met en place des protocoles et organise, au sein de l'établissement et avec l'aide du service communication, les diverses manifestations qui ont lieu tout au long de l’année pour promouvoir l’arrêt du tabac (Journée Mondiale Sans Tabac, le Mois Sans Tabac, la Semaine de Sécurité des Patients…)

 

 

Hausse des co-addictions

En 2017, 140 consultations de tabacologie ont été organisées au sein de l’hôpital privé Clairval. Et elles font apparaître une hausse des co-addictions, en particulier tabac-cannabis. « La difficulté commune de ces patients, c’est la gestion du stress et de l'anxiété, c’est pourquoi je travaille souvent avec la psychologue de l'établissement. Pour les personnes très dépendantes au tabac, l’annonce d’un diagnostic lourd et stressant va aggraver les choses ; on ne peut donc pas exiger d’elles un arrêt complet et définitif immédiat, mais plutôt une baisse progressive de leur consommation », explique Danielle Léon, qui a dû se former à l’addictologie (en formation libre) pour mieux comprendre et répondre aux besoins des malades.

Le rôle de l’infirmière tabacologue s’arrête à la fin de l’hospitalisation des patients. « Cela fait partie de mes frustrations ! », reconnaît Danielle Léon. Mon souhait est que les patients ne soient pas lâchés dans la nature, c’est pourquoi ils repartent avec une fiche de liaison à remettre à leur médecin traitant, leur pharmacien, un tabacologue ou un psychologue, qui pourra servir également lors d’une éventuelle ré-hospitalisation. »

 

Propos recueillis par Amélie Pelletier