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La stimulation du ganglion rachidien : une technique innovante pour traiter la douleur chronique

le 13/07/2021

La douleur chronique peut avoir de réelles répercussions sur la qualité de vie des patients lorsqu’elle n’est pas prise en charge. À l’Hôpital privé Clairval (Marseille, Bouches-du-Rhône), une technique innovante est utilisée pour traiter ce symptôme persistant : la stimulation du ganglion rachidien. Explications.

Le Dr Jean-Luc Barat est neurochirurgien à l’Hôpital privé Clairval depuis 1993, spécialisé, entre autres, dans la chirurgie de la douleur, il pratique la stimulation du ganglion rachidien depuis quatre ans. Il revient sur cette technique qui a fait ses preuves auprès de nombreux patients.

Une technique qui parasite le signal douloureux

Pour ressentir de la douleur, un signal doit d’abord être transmis par les nerfs. Cet influx nerveux douloureux va ensuite arriver à la moelle épinière et remonter le long de cette dernière pour être perçu par le cerveau, et plus précisément par le cortex. « Le principe de la stimulation neurologique est d’envoyer un courant électrique sur ce trajet nerveux pour parasiter la douleur, c’est-à-dire pour faire en sorte que le patient n’en ressente plus aucune », explique le Dr Barat. Pour ce faire, le neurochirurgien va poser une très fine électrode sur le ganglion rachidien, un ganglion nerveux situé tout près de la moelle épinière, qui se trouve sur le trajet de la douleur. « La pose se fait en percutanée, comme une péridurale. Une fois l’électrode posée, elle va être reliée à un pacemaker qui permettra au patient d’augmenter ou de diminuer l’intensité du courant électrique selon sa douleur. Il faut savoir que le patient ne ressent aucunement cette stimulation », précise le neurochirurgien.

Lorsque les traitements médicamenteux sont inefficaces…

La pose d’une électrode sur le ganglion rachidien peut être indiquée suite à un traumatisme, une intervention chirurgicale ou encore dans des cas d’algodystrophie (douleur continue, souvent au niveau d’un membre). Quoi qu’il en soit, la douleur ressentie doit être chronique, c’est-à-dire présente depuis plus de six mois, et non soulagée par un traitement médicamenteux. « Certains traitements sont très lourds, comme les antidépresseurs, avec de nombreux effets secondaires, cite le Dr Barat. Les bénéfices de la stimulation ganglionnaire sont alors considérables puisque, dans la majorité des cas, les patients peuvent diminuer, voire complètement arrêter, leur traitement. »

Pour prétendre à cette technique innovante, les patients doivent obligatoirement être pris en charge dans un centre antidouleur. « C’est une équipe pluridisciplinaire, composée de médecins, anesthésistes, infirmières, psychologues, psychiatres et kinésithérapeutes, qui va donner son avis quant à la meilleure prise en charge du patient. C’est elle qui indiquera la pose des électrodes ou un autre traitement », conclut le Dr Barat.