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Le caisson hyperbare ce n'est pas que pour la plongée!
le 10/06/2021
L'oxygénation hyperbare à l'Hôpital privé Clairval
La médecine hyperbare est l’utilisation d’un médicament, l’oxygène, à une pression supérieure à celle de l’atmosphère. En France, il existe une vingtaine de centres hyperbares permettant de pratiquer cette thérapie. L’Hôpital privé Clairval (Ramsay Santé), situé à Marseille (Bouches-du-Rhône), dispose de deux caissons. Zoom sur cette pratique aux nombreuses vertus.
Le Dr Jean-Philippe Gallet est médecin généraliste spécialisé dans la médecine hyperbare. Il pratique l’oxygénothérapie hyperbare depuis 2012 au sein de l’Hôpital privé Clairval avec ses deux associés, les docteurs Alain Aimard et Benjamain Demortier.
Un traitement pour accélérer le renouvellement cellulaire
La thérapie par oxygénation hyperbare consiste à faire respirer de l’oxygène pur à un patient placé dans un caisson, ou une chambre hyperbare, sous pression. « Lorsque l’on respire normalement, nous inhalons les 21 % d’oxygène présents dans l’air. Mais si nous respirons de l’oxygène pur à 100 % dans un caisson hyperbare, nous obtenons une concentration d’oxygène dissout dans l’organisme dix fois supérieure. Cela produit en quelque sorte un dopage cellulaire », introduit le Dr Gallet.
Cet apport important d’oxygène permet, entre autres, l’accélération du renouvellement cellulaire et des tissus. « L’oxygénothérapie est indiquée dans certains cas de retard important de cicatrisation, ou pour des maladies chroniques favorisant l’apparition de plaies, comme le diabète. Il faut cependant préciser que cette thérapie s’imbrique souvent dans une stratégie thérapeutique plus large », précise le médecin. Elle est également prescrite chez les patients qui ont eu recours à la radiothérapie, pour accélérer la régénération des organes irradiés. « L’oxygénothérapie peut aussi être administrée en urgence lors d’un accident de plongée, car elle facilite l’élimination des bulles d’azote qui peuvent avoir des effets allant de la simple urticaire à la paralysie. On l’utilise également pour les intoxications au monoxyde de carbone, ou encore lors d’embolies gazeuses », cite le Dr Gallet.
Une « plongée » d’une heure et vingt minutes
Trois médecins hyperbaristes prennent en charge quotidiennement entre 25 et 30 patients à l’Hôpital privé Clairval. Un caisson est essentiellement dédié aux urgences, pouvant accueillir deux brancards, alors que l’autre chambre hyperbare peut traiter jusqu’à onze patients par séance. « Le nombre de séances prescrites dépend de la pathologie et de son évolution mais, le plus souvent, il se situe entre 20 et 50, à raison d’au moins cinq par semaine », explique le médecin. Une séance standard dure une heure et vingt minutes : dix minutes de mise en pression, soixante minutes d’inhalation d’oxygène pur à travers un masque, et dix minutes de décompression. En fonction de certaine pathologie, le protocole peut cependant être différent. « C’est comme une plongée à 15 mètres de profondeur, sauf que les patients restent bel et bien sur la terre ferme. Un praticien ou un infirmier hyperbare accompagne toujours les patients la première fois, car il faut savoir décompresser au niveau des oreilles pour éviter les lésions aux tympans », précise le Dr Gallet.
Les contre-indications à la thérapie par oxygénation hyperbare sont plutôt rares, mais elles existent. Les patients présentant une épilepsie non traitée, une insuffisance cardiaque sévère ou encore des lésions pulmonaires, comme l’emphysème, ne peuvent bénéficier de cette thérapie. « Nous réalisons toujours, avant chaque série de séances, une radiographie des poumons pour s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indications à ce niveau », assure le médecin.
Souvent proposée en complément à d’autres traitements, la thérapie par oxygénation hyperbare est facile à mettre en œuvre et peut avoir un impact très favorable sur l’évolution de certaines pathologies.