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Manipulateur d’électroradiologie médicale : un métier d’avenir

le 03/05/2022

En raison d’investissements croissants en imagerie médicale diagnostique et interventionnelle, le métier de manipulateur en radiologie est de plus en plus prisé au sein des établissements de santé. Focus sur ce métier avec Laurent Franceschi, responsable du service d’imagerie à l’Hôpital privé Clairval.

En quoi consiste le métier de manipulateur en radiologie ?

Le manipulateur d’électroradiologie médicale est un professionnel de santé qui, sur prescription et sous la responsabilité d’un médecin, participe directement aux investigations relevant de l’imagerie médicale (radiologie classique, scanographie, IRM), de la médecine nucléaire et des techniques utilisant des radiations (radiothérapie). C’est à la fois un soignant et un technicien, du fait de l’utilisation de machines de haute technicité. Il est en outre habilité à utiliser les sources de rayonnement ionisant.

Quelles sont les études à réaliser pour occuper ce poste ?

Deux cursus peuvent aboutir à devenir manipulateur en électroradiologie médicale : le Diplôme d’État de manipulateur en électroradiologie médicale (Demem) et le Diplôme de technicien supérieur (DTS) en imagerie médicale et radiothérapie. 
Ces deux parcours comprennent trois années d’études. Le premier se prépare dans un institut de formation spécialisé (sous l’égide du ministère de la Santé) et est destiné aux étudiants de moins de 26 ans. Le second est quant à lui dirigé par l’Éducation nationale en collaboration avec le ministère de la Santé.

Le Décret n° 2016-21 du 14 janvier 2016 attribue le grade de licence aux titulaires de ces deux diplômes.

Quelles sont les évolutions possibles ?

Un manipulateur d’électroradiologie médicale peut évoluer vers un poste de dosimétriste (praticien qui prépare et planifie les traitements par radiations ionisantes), d’ingénieur d’application chez un constructeur (General Electric, Siemens…), de technico-commercial ou de responsable qualité. Il peut également occuper une fonction administrative (responsable, cadre de santé, directeur des soins médico-techniques…) ou élargir son champ de compétences autour de l’accompagnement du patient en radiothérapie, du traitement expert de l’image en coupe ou de l’évaluation diagnostique des images acquises en échographie (DU d’échographie). En évoluant dans ce sens, il lui est également possible de réaliser certains gestes de radiologie interventionnelle (pose de Picc-line : cathéter veineux central) ou de devenir autonome dans le cadre des soins primaires et de la téléradiologie.

 

Dans un contexte de crise sanitaire, quel est le rôle du manipulateur d’électroradiologie médicale ?

Très vite après l’apparition du Covid-19, l’imagerie scanographique a été essentielle dans les diagnostics de lésions pulmonaires. Il en a été de même pour le suivi des patients en réanimation. Il était donc nécessaire d’intervenir au chevet des patients, souvent dans l’urgence, avec toutes les précautions d’usage que cela comprenait. Les manipulateurs d’électroradiologie médicale ont aussi été en première ligne, à l’image des brancardiers, des aides-soignants, des agents de service hospitalier et plus globalement de l’ensemble des professionnels de santé.

Comment ce métier s’est-il adapté à cette période de crise ?

Le rapport de la mission IGAS sur le métier de manipulateur d’électroradiologie médicale, publié il y a un an, faisait déjà référence à une baisse de la démographie professionnelle depuis quelques années. Cela s’explique par un défaut d’attractivité, une méconnaissance du métier, un manque de projection sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans ce métier ?

Les manipulateurs d’électroradiologie médicale manquent d’organismes représentatifs, contrairement aux infirmières diplômées d’État (IDE), qui ont une représentation ordinale. Cette carence entraîne un manque de reconnaissance. Néanmoins, certains établissements ont commencé à prendre en compte ce constat, en repensant leur stratégie de recrutement et en pérennisant les ressources présentes.