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Portrait de professionnelle : Nadia Bouziane, neuropsychologue, spécialiste des fonctions cognitives
le 28/12/2021
Nadia Bouziane est neuropsychologue à la Clinique Provence-Bourbonne et à l'Hôpital privé Clairval, situés l’une à Aubagne l’autre à Marseille, elle insiste sur l’importance de sa spécialité : une branche de la psychologie qui s’intéresse aux fonctions cognitives, sensorielles, motrices, émotionnelles et sociales d'une personne, dans le but de détecter toute altération fonctionnelle. Voici son portrait.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai 27 ans et je suis neuropsychologue. Mon métier consiste à établir un lien entre les fonctions cognitives et le cerveau des patients afin de comprendre leur comportement, et d’élaborer un plan de traitement individualisé si nécessaire.
Quel est votre parcours ?
Initialement, je souhaitais m’orienter en neurochirurgie. J’ai réalisé une année de PACES (Première année commune aux études de santé) avant d’entamer des études de neuropsychologie. Finalement, je me suis rendu compte que cette spécialité me correspondait davantage, en raison du lien plus fort entre soignant et patient.
J’ai donc commencé mes études à l’université d’Aix-en-Provence. Dès ma première année de licence, j’ai choisi des options en neuropsychologie, sûre de mon intérêt pour cette discipline. J’ai ensuite réalisé un master spécialisé en neuropsychologie à l’université de Poitiers.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Passionnée par le fonctionnement du cerveau et les relations humaines, j’apprécie également le fait de contribuer à l’amélioration du quotidien des patients dont le cerveau est affecté.
Avec quels types de patients travaillez-vous ?
Je travaille régulièrement avec des patients souffrant de troubles de la fonction cérébrale (amnésie, attention, langage, fonctions exécutives, etc.), qui s’expliquent très souvent par des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou des traumatismes crâniens. Il m’arrive également de prendre en charge des patients amputés ou ayant récemment subi une opération cérébrale. Pour ces patients, mon objectif est de détecter un potentiel vieillissement atypique, pouvant engendrer une diminution des fonctions cérébrales.
Auparavant, je travaillais principalement avec des enfants autistes, avec lesquels il fallait revoir toutes les bases. Finalement, notre métier est ouvert à une population très large, de l’enfant à la personne âgée.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien ?
La remédiation cognitive me plaît particulièrement. Il s’agit d’une technique thérapeutique innovante permettant d’optimiser les aptitudes cognitives des patients. Grâce à elle, il est possible de se rendre compte de l’évolution et du chemin parcouru par les patients, qui font parfois preuve de défiance au début de leur prise en charge.
Quels outils utilisez-vous lors d’un bilan en neuropsychologie ?
Tout notre bilan neuropsychologique se base sur des tests étudiés et normés. Ces derniers varient en fonction du niveau d’études du patient, de son âge et de son sexe. En tant que neuropsychologue, nous disposons de tests bien spécifiques pour étudier chaque partie du cerveau, par exemple pour détecter des troubles attentionnels (avec le logiciel TAP).
Avez-vous un souvenir qui vous a marqué dans votre vie professionnelle récemment ?
Oui, l’évolution d’un jeune patient victime d’un traumatisme crânien. À 29 ans, après un accident de la route, il présentait d’importants troubles de la mémoire et de l’attention. Ce jeune chef d’entreprise n’était plus opérationnel au travail. J’ai été particulièrement impressionnée par la rapidité de sa récupération. En six mois, il a récupéré toute sa mémoire et sa capacité de concentration grâce à une motivation hors du commun. D’un profil lent et inactif, il a pu évoluer vers un profil pointilleux et réfléchi.
Comment aimeriez-vous évoluer dans votre métier ?
Je souhaiterais surtout que le métier de neuropsychologue soit davantage reconnu, au même titre qu’un kinésithérapeute ou qu’une infirmière. Malgré quelques progrès ces dernières années, la neuropsychologie reste encore aujourd’hui peu connue du grand public.